Royalchord - Nights On The Town (2004, Cavalier, 51 mns)
Eric F.
Pour tout fan de rock australien qui se respecte, les deux volets de la compilation Melbourne Water sont un indispensable guide de tout ce que la ville peut offrir de meilleur. Fourmillantes de groupes tout aussi brillants qu'inconnus, ces compilations auront, par exemple donné l'occasion de découvrir les deux filles de Royalchord.
Aujourd'hui signées sur l'excellent Mistletone Records (Beaches, Panel Of Judges, Kes Band ), Tammy Haider et Eliza Hiscox fonctionnent comme un sympathique duo électro(dream)pop, quoiqu'un peu bobo par endroits.Rien à voir avec Nights On The Town réalisé quant à lui en mode groupe. Ne nous demandez pas ce qui a mené à cette métamorphose, nous n'en savons rien. Ce que l'on peut vous dire par contre, c'est que ce disque est sacrément réussi. Prenant comme postulat de base de transférer le désert caliente de The Black Light de Calexico en plein centre ville de Melbourne, Royalchord insuffle un vent nouveau sur le genre, dopé par une insouciance quasi adolescente. Ca ne sera donc pas la peine de chercher des histoires de cowboys revanchards et solitaires. Royalchord préfère plus faire taper du pied par son côté twee pop, évoquant autant les meilleurs moments de Beat Happening que ceux de Camera Obscura. On imagine d'ailleurs facilement bien nos deux australiennes assez peu sûres d'elles, doutant face à un disque pourtant irréprochable.Si Nights On The Town compte quinze titres, on ne s'y ennuie pourtant pas beaucoup. Porté par l'incroyable Through The Trees, le disque propose un éventail finalement assez large pour son carcan crossover Bush/Arizona. Si l'instrumentation est au final plutôt variée (claviers, xylophone, cuivres) elle n'en reste pas moins discrète sur les posés Big Old Moon ou All The Pictures In My Mind. Cela n'empêche pas Royalchord de se lâcher pour autant, comme sur l'accrocheur City On My Mind mené en un convaincant duo vocal mixte et orné de trompettes magistrales sur une fin qu'on n'avait pas vu venir. Hanging Round Here, bien que plus linéaire, n'est pas en reste non plus avec ses guitares électriques claquantes. Entrecoupé de courts morceaux instrumentaux, généralement fort réussis, Nights On The Town se cloture sur un When I Dream, idéal pour partir faire de beaux rêves.
Au final, Royalchord démontre avec brio qu'il a su se détacher de sa pourtante imposante influence Calexico en nous rappelant qu'il n'était pas forcément utile de singer Joey Burns et sa bande pour évoquer le désert avec classe et intelligence. Tant pis si la suite de la carrière discographique du groupe aura pris un autre tournant, il n'en rend ce disque que plus précieux.
1. Carpe Et Diem
2. City On My Mind
3. Cure For A Broken Heart
4. Silver Thread
5. All The Pictures In My Mind
6. Through The Trees
7. Hanging Around Here
8. The Golden Handshake
9. Hanging Round Here II
10. Someday
11. Nights On The Town
12. Softly, I Leave You
13. Big Old Moon
14. Lonely Was His Stride
15. When I Dream
La page de Royalchord chez Mistletone
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