lundi 23 mai 2011
Shannon Wright - Feyzin 08.05.2011
Shannon Wright - Feyzin (L'Epicerie Moderne) 08.05.2011
Eric F.
Un dimanche soir avec Shannon Wright, autant le reconnaitre tout de suite, ne laissait pas présager d'une fin de week-end radieuse. Entre l'habituelle noirceur de ses compositions et l'intransigeance rêche de sa six cordes, l'Américaine donne en effet peu d'occasions de sourire.
Mais à la première salve d'accords tonitruants, au moment même où nous pénétrons dans l'Epicerie Moderne, nous rappelle à l'ordre. Impassible, la dame et ses deux acolytes foncent droit dans le tas. Le son est une nouvelle fois parfait (on ne soulignera jamais assez les conditions idéales qu'offre l'Epicerie Moderne.)
Malheureusement, si l'énergie caractéristique de la native d'Atlanta ne fait une nouvelle fois pas défaut, on sent quand même un léger manque d'envie. Le visage complètement recouvert par de longues mèches, Shannon Wright semble plus en retenue, moins en rage exacerbée. On ne la verra d'ailleurs même pas ruer rageusement au sol.
Une nouvelle fois victime de sa timidité maladive, l'Américaine se contentera une nouvelle fois du minimum syndical quant à la communication avec son public, des samples bruitistes se chargeant de meubler l'attente lors des parfois longs changements d'accordage.
Mais même en dessous des standards auxquels elle nous a habitués, Shannon Wright reste un performer à part entière, dont la voix n'a pas pris une ride. Forte et imposante, celle-ci glace autant le sang qu'elle met ko.
Laissant la part belle à ses deux derniers albums, espacés d'un an seulement, elle n'en oubliera pourtant pas les incontournables du chef d'oeuvre Over The Sun (Portray, You'll Be The Death et l'abrasif With Closed Eyes en clôture.) Car même si on est loin d'un concert inoubliable, l'Américaine sait parfaitement pourquoi nous sommes venus et nous en envoie donc plein les oreilles.
On pourra juste regretter la linéarité du set (des morceaux seuls au piano après cinq-six avoinées puis juste avant le rappel, parcours ultra balisé) pour quiconque a déjà pu la voir sur scène. Cela ne nous empêchera pourtant pas de nous délecter d'un Hinterland très appuyé. Il ne faudra d'ailleurs pas oublier de louer l'efficacité de la section rythmique, menée par Andy Baker à la basse, qui produit d'ailleurs les albums de la dame.
Si un titre comme In The Morning fera à merveille le lien entre l'intermède piano et le retour de la cavalerie, c'est bel et bien sur ses morceaux les plus lourds que Shannon Wright aura été la plus convaincante, malgré quelques petits "pains" justement bien rattrapés par sa section rythmique.
Véritable illustration du "concert un peu moins bien" dû à une tournée plutôt longue, le passage de Shannon Wright nous aura légèrement laissés sur notre faim. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les absents avaient raison...
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