mercredi 14 septembre 2011

Sea, Sex and Sun : Baxter Dury, l'inclassable

Baxter Dury : Happy soup (2011, EMI, 35 minutes)
Nathalie L.

Avec ce troisième album, Baxter Dury pourra peut-être enfin se faire une place au soleil, loin de l'ombre encombrante de son père, Ian Dury. C'est avec la mort de ce dernier en 2000, figure emblématique des années 70 avec ses Blockheads et leur intemporel hit Sex and Drugs and Rock'n'Roll, hymne de l'année de tous les dangers (1977), que démarrera la carrière de ce fils prodigue, jusque là connu pour être le petit garçon de 6 ans posant sur la pochette de New Boots and Panties !, l'album du fameux tube.

Un premier album donc, en 2002, Len Parrot's memorial lift, un second en 2005, Floor Show, ces deux disques partageant les mêmes caractéristiques : des articles élogieux, une poignée de fans éblouis, et des ventes ridiculement basses...Un genre de génie confidentiel.
Que l'on espère voir éclater au grand jour, grâce à ce troisième album, un disque résolument moderne et solaire à l'image du morceau qui ouvre le disque, Isabel, où le talk-over de Baxter Dury fait des miracles. Une espèce inédite de crooner paresseux.
Le disque regorge de micros arrangements, d'effet de manche sur les voix, la production de Craig Silvey (qui a, entre autre, mixé The Invisible invasion de The Coral) est légère et subtile. Les influences sont post-rock et post-pop, celle qui faisait des merveilles au début des 90's : il y a du Pulp (celui d'Acrylic Afternoons) dans Leak at the Disco, du Stereolab sur Claire. On trouve même des traces, plus diffuses, de new-wave, c'est particulièrement sensible sur l'intro de Picnic on the edge. Et puis l'ombre de Gainsbourg plane aussi, c'est particulièrement vrai sur The Sun où la jolie voix de la talentueuse Madeleine Hart est un trésor de délicatesse, contre-point parfait à la voix grave et lointaine de Baxter, alternant talk-over et...rires.
Ce disque impressionne par sa cohérence d'ensemble, les 10 morceaux qui composent cet album sont autant de tubes en puissance qui devraient gagner les faveurs d'un public plus nombreux que celui des deux précédents opus. Et c'est tout le mal que l'on souhaite à cet ovni d'une élégance folle et inclassable, lumineux et sombre, léger et profond et qui illustre si bien ces quelques mots d'Oscar Wilde : "On devrait toujours être légèrement improbable".

Résolument le disque de la rentrée.



1 Isabel
2 Claire
3 Leak at the disco
4 Afternoon
5 Happy Soup
6 Trellic
7 Picnic on the edge
8 Hotel in Brixton
9 The Sun

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