mercredi 13 avril 2011

Bill Callahan - Apocalypse (2011, Drag City)


Bill Callahan - Apocalypse (2011, Drag City, 40 mns)
Eric F.

La question est simple : Bill Callahan nous a-t-il déjà déçu ? Pour peu qu'on ferme les yeux sur son Woke On A Whaleheart, on répondra facilement par la négative. Mieux, l'ariste autrefois connu sous le nom de Smog confirme l'incroyable mutation de son songwriting.


Car il y a bien plus que le nom du projet qui a changé. On restera désormais loin de morceaux comme Bathysphere ou Cold Blooded Old Times, tant Bill Callahan semble avoir appris à prendre son temps et laisser ses histoires le porter, sa guitare acoustique suivant ce paisible rythme. Cela nous avait donné des morceaux du calibre de Jim Cain ou Too Many Birds sur l'album précédent, révélant un homme toujours aussi cryptique mais définitivement apaisé.
On ne se plaindra pas qu'Apocalypse ne compte que sept morceaux tant la force quasi cinématographique qui s'en dégage (magnifiquement mise en relief par la pochette) suffit à faire de ce disque une réussite majeure. Que ce personnage fascinant arrive à un tel résultat en passant par un enregistrement en direct et sans rajouts en dit d'ailleurs long sur ses capacités.
Drover attaque sèchement, comme une plaine en feu, la batterie fait gronder un sourd orage et Callahan est d'entrée sur un niveau stratosphérique au niveau des textes, tant le berger qu'il incarne semble condamné à mener une bataille perdue d'avance. Peut être bien celle de l'Apocalypse, qui prendra évidemment place en plein cœur de l'America!, déconcertante déclaration d'amour/haine pour une patrie dont l'armée serait menée par Johnny Cash et Kris Kristofferson. America! est d'ailleurs le titre qui illustre le mieux cet enregistrement dans les conditions du direct, comme si Tortoise avait servi de backing band sur Rain On Lens plutôt que Dongs Of Sevotion.
Véritablement rodé au mode "vieux cowboy solitaire", Bill Callahan donne dans un registre folk épuré sur Riding For The Feeling et surtout un One Fine Morning magnifique, qui se termine par la répétition du numéro de catalogue de l'album. Typiquement le genre d'idée farfelue que lui seul peut réussir à rendre justifiable.

Au final, cette conclusion plus que surprenante rajoute un peu plus à l'aura de ce disque enregistré à l'ancienne et extrêmement dense, qui n'en finit plus de révéler ses charmes et sa profondeur au fil des écoutes. Et Bill Callahan de confirmer, encore une fois, qu'il surplombe toute la concurrence de très haut (quelqu'un à des nouvelles de Will Oldham ?)...


01 Drover
02 Baby's Breath
03 America!
04 Universal Applicant
05 Riding For The Feeling
06 Free's
07 One Fine Morning

Apocalypse en écoute intégrale



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire