mardi 26 avril 2011
Josh T. Pearson - Last Of The Country Gentlemen (2011, Mute)
Josh T. Pearson - Last Of The Country Gentlemen (2011, Mute, 58 mns)
Eric F.
Les afficionados de Lift To Experience savent à quel point le fait d'avoir vu leur leader sortir un album cette année tient du miracle. Dix ans après son apparition fracassante avec l'antédiluvien The Texas Jerusalem Crossroads, notre texan barbu préféré revient sur le devant de la scène avec un album cette fois-ci enregistré sous son nom et presque seul (l'ami Warren Ellis de Dirty Three venant poser son violon sur quelques titres).
Entre temps, Josh Pearson aura trainé son spleen en réclusion, nous gratifiant de temps en temps de tournées aussi confidentielles que l'exhibant seul face à ses démons. Bien qu'il ne voyageait alors qu'avec sa guitare acoustique, la première mouture de ses pérégrinations solitaires n'en faisait pas moins un boucan du tonnerre. Face à lui, soit on se bouchait les oreilles, soit on fuyait. Rien n'avait fondamentalement changé (si ce n'est l'absence de ses deux bucherons d'acolytes). Vraiment ? A y regarder de près, les textes de ces morceaux dont on espère un jour qu'ils trouveront leur place sur un album (The Clash, The Devils On The Run, Angels Vs Devils...) révélaient un songwriter beaucoup moins arrogant que sur The Texas Jerusalem Crossroads. Les doutes du texan trouvaient ainsi leur place dans ses chansons.
Et c'est presque naturellement que le tempo s'est ralenti, les saturations se sont estompées. Fidèle à son jeu en arpèges en mode Lego, Josh Pearson n'en restait pas moins impressionnant. On se rappelera d'ailleurs pendant longtemps de ce concert à Cluses donné en première partie d'H-Burns, moment d'une incroyable tension et beauté. On ne fût pas surpris de voir le grand texan verser quelques larmes sur scène, comme trop habité par ses morceaux.
Si Last Of The Country Gentlemen n'a rien du concept album à la Texas Jerusalem Crossroads, il n'en reste pas moins que ses sept titres (qui pourraient n'en former qu'un seul) ont vu le jour dans le but d'exorciser le souvenir d'un mariage raté, précipité en divorce. Inutile de préciser la haute teneur dépressive de ces sept titres. Et c'est bien là que réside le problème de ce disque, traversé par de magnifiques compositions (Woman When I've Raised Hell par exemple) mais plombé par une emphase presque maladive. Car là où on avait un Josh Pearson qui entrecoupait ses morceaux sur scène de longues séances de stand-up, ceux-ci défilent les uns après les autres sans exprimer une seule seconde autre chose que le doute ou le désespoir. L'écho si caractéristique au jeu de guitare pearsonien fait un peu peine à entendre dans sa version unplugged, comme s'il était trop chétif face à ces complaintes et préférait ainsi se perdre dans des arpèges finalement trop délicats pour de telles durées (les morceaux allant de 2 minutes trente à 13 minutes.)
Alors oui, Josh Pearson est allé jusqu'au bout de la chose. Oui, les émotions dégagées sont sincères, parfois poignantes même. Mais non, mille fois non, Last Of The Country Gentlemen n'est pas un grand disque. La faute, donc, à ces consturctions qui tendent parfois trop à la démonstration et ce pathos indéfectible. Last Of The Country Gentlemen est juste le disque d'un artiste en pleine reconstruction, se purgeant pour mieux repartir de l'avant.
C'est donc maintenant que les choses commencent pour Josh Pearson dont on attend avec impatience qu'il donne corps à son projet de disque avec son compère Andy Young à la batterie. Après tout si notre homme a réussi à ressusciter, il n'y a aucune raison que son ancien groupe n'y parvienne pas. Ça sera toujours mieux que d'essayer de réanimer Jeff Buckley...
01. Thou Are Loosed
02. Sweetheart I Ain't Your Christ
03. Woman When I've Raised Hell
04. Honeymoon Is Great, I Wish You Were Her
05. Sorry With A Song
06. Country Dumb
07. Drive Her Out
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