dimanche 22 mai 2011
Il suffit, maintenant
Brice T.
Le mauvais goût. On devrait mettre en place des tribunaux d’exception quand des groupes en font preuve de manière inconsidérée. Oh oui, la liste serait longue et c’est sans doute se comporter en stalinien (d’aucuns diront en nazi) que de décider ce qui est autorisé de ce qui ne l’est pas en matière artistique. Dans un souci de concorde et afin de ne pas exécuter la moitié des musiciens de la planète, on pourrait limiter ces tribunaux à un délit bien particulier. Il sera question ici de l’exercice ô combien délicat des reprises.
On passera sur l’historique, pourtant passionnant, de la pratique de ces covers (si vous voulez en savoir d’avantage, achetez-donc ceci) pour se concentrer sur le présent. Récemment, Depeche Mode a repris lors d’un de ses concerts du Mark Lanegan. Le titre Low, issu de l’excellent Field Songs datant de 2001.
Entendons-nous bien. Ce n’est pas un massacre. Depeche Mode est sans aucun doute un groupe à la U2 tendance gay-friendly, mais tant qu’ils se contentent de ne jouer que leurs chansons des années 80 durant leurs concerts, aucun problème. Mais ce n’est juste pas possible de chanter comme ça du Mark Lanegan. Déjà, le gilet doré devrait être interdit par la Convention de Genève. Surtout, comment est-ce possible de danser de la sorte sur un morceau de Lanegan ? Ah la la mais c’est affreux. Nous sommes donc bien ici face à une preuve flagrante de mauvais goût. Malheureusement pour nous, les tribunaux d’exception évoqués précédemment n’existent pas. Heureusement, nous pouvons envoyer Joe Pesci à la rencontre de Dave Gahan.
On trouve cependant, vous vous en doutez bien, d’autres cas éminemment plus graves que celui-ci. La world music. Laide comme peut l’être l’esperanto. Tous ces « artistes » made in United Colors Of Benetton aiment se vautrer dans un patchwork nauséeux et glaireux, le tout saupoudré d’une bonne conscience à tendance multi-culturelle et internationaliste. Oui, vous avez raison de penser à Manu Chao. Et il arrive souvent que ces chanteurs, dans une « ambiance teintée de soul, teinté de blues » (sic) se décident à reprendre les « plus grands standars du rock » (sic again) pour obtenir une plus grande visibilité. Un exemple parmi tant d’autres.
Quel courage. Quelle audace d’interpréter une chanson mineure d’un obscur groupe underground de Detroit. Sérieusement, Seven Nation Army ? Ces gens-là n’ont peur de rien. Ils n’ont aucune limite, aucun sens moral. Ce sont les chemises brunes de l’industrie du disque. Nous sommes si démunis face à ces légions du mauvais goût. En revanche, nous avons Robert de Niro. Il suffit maintenant.
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