Faut-il cogner Philippe Katerine ?

Brice T.


Après avoir assisté à sa prestation à Musilac vendredi dernier, on est en droit de se poser légitimement la question. Certes, il est sans doute victime d’une programmation qui bouffe à tous les râteliers (quelle riche idée par exemple de placer Gaëtan Roussel le même jour que Eels et PJ Harvey) et en temps normal je n’aurais jamais eu le loisir d’assister à un des concerts de Philippe Katerine.
Mais voilà, j’y étais. Et sincèrement, ça m’a donné envie de cogner. C’est d’ailleurs un phénomène intéressant ; avant de le voir sur scène, j’avais en moi une espèce de vague tolérance, la même que je ressentais avant de voir M au Main Square d’Arras l’année dernière, avant Pearl Jam. A savoir : ils ont apparemment « bonne presse » et sont reconnus comme des artistes « à part entière ». Au final, le sentiment est de même nature. Qu’est-ce que c’est que cette saloperie putassière.

Ah le second degré subversif dans la musique française. Philippe Katerine en est l’un des plus dignes représentants. Il arrive sur scène, cette même scène où s’est produite une ou deux heures auparavant la sublime PJ Harvey. Et il commence par chanter littéralement « bla bla bla ». Quelle subversion. C’est un torrent d’ironie qui déferle sur Musilac. Tout le reste sera du même tonneau. Il a une fleur sur la tête. Quel cynisme. Ouh la la, je ne sais pas si je vais pouvoir m’en remettre, ça va loin.

D’une certaine façon, Philippe Katerine serait un Pef (des Robins des Bois) en beaucoup moins drôle et qui se croit beaucoup plus malin que son public. Vous vous rappelez, quand Pef faisait en sorte de foirer toutes ses cascades. Réaliser quelque chose de raté afin de provoquer le rire. L’Absurde. Mais cela demande un minimum de talent et c’est extrêmement compliqué de transférer ce concept à la musique. Faire de la merde et en avoir conscience n’est pas de l’art. C’est juste de la merde.